dimanche 15 novembre 2009

Claude Bernard et Auguste Comte : médecine scientifique et philosophie positive

Claude Bernard marque le grand tournant de la médecine contemporaine. L’importance affirmée de la méthode expérimentale crée une rupture avec les textes grecs et toute tradition doctrinale. Pour Claude Bernard, la théorie n’est jamais une fin, elle doit constamment être mise à l’épreuve. Avec lui, la connaissance médicale ne se suffit plus de la contemplation de la nature et de l’empirisme pour déterminer les causes des maladies ; il faut rechercher les raisons physiologiques du sain et du pathologique par l’expérimentation pour établir les possibilités d’une véritable thérapeutique.

Claude Bernard
Introduction à la médecine expérimentale
J.B Baillère et fils, 1865.

Lyon 1, BU Santé

Claude Bernard
Leçons de physiologie expérimentale appliquée à la médecine
J.B Baillière et fils, 1855-1856.
Lyon 1, BU Santé

Claude Bernard
Rapport sur les progrès et la marche de la physiologie générale en France
Imprimerie impériale, 1867
Lyon 1, BU Santé


Claude Bernard
Introduction à la médecine expérimentale
J.B Baillère et fils, 1865.
Lyon BIU-LSH

Auguste Comte
Cours de philosophie positive
Paris : J.B Baillière et fils, 1869.
Lyon BIU-LSH

Jean- François-Eugène Robinet
Notice sur l'œuvre et sur la vie d'Auguste Comte
Paris : siège de la Société Positiviste, 1891.
Lyon BIU-LSH

Les maladies mentales

Au cours du XIXème siècle, de grands médecins affirment l’idée que la folie est une maladie mentale et doit relever de la médecine plutôt que de la police et de la justice. Néanmoins, cette maladie se distingue de toutes les autres et nécessite un traitement particulier. Par son travail de classement des maladies mentales, Pinel inaugure ce qui deviendra la psychiatrie.


Philippe Pinel
Traité médico-philosophique sur l'aliénation mentale
Richard, Caille et Ravier, 1801.
Lyon 1, BU Santé

L’essor de la neurologie, avec notamment les travaux d’anatomie-pathologie de Charcot, pose la question de la dimension physiologique de la maladie mentale. S’il considère la psychologie comme affaire de philosophes, Charcot refuse de réduire les maladies nerveuses à un trouble physiologique. Il confie à Pierre Janet, philosophe et étudiant en médecine, la direction du Laboratoire de Psychologie de la Salpêtrière. Celui-ci, dont l’ambition est de « concilier Maine de Biran et Charcot », travaille alors à une nosologie psychologique des troubles mentaux.

Jean-Martin Charcot
Essai sur l'état mental des hystériques
J. Rueff et Cie, 1870.
Lyon 1, BU Santé


Janet, Pierre
La médecine psychologique
Flammarion, 1923
BU Lyon 1

La psychanalyse : rupture avec la philosophie et avec la médecine. Le sujet revient au cœur des préoccupations.

Dir Traumdetung
Leipzig : F. Deuticke, 1921.
Lyon BIU-LSH


Définitions de la santé

Le normal et le pathologique, ouvrage du philosophe et médecin français Georges Canguilhem (1904-1995) constitue un texte fondateur dans l’analyse des questions liées à la définition de la santé et de la maladie. Il y défend une normativité intrinsèque de ces concepts mais une normativité enracinée dans la vie individuelle et dans son évolution par sélection naturelle. Si définition il y a, celle-ci ne peut donc dépasser le niveau individuel aux yeux de Canguilhem.

Dans les années 1970, le philosophe américain Christopher Boorse a proposé de distinguer un concept théorique (et populationnel) d’un concept pratique (ou clinique et individuel) et il donne une définition naturaliste du concept théorique en s’appuyant sur un concept biologique de fonction. L’objectif d’élaborer un composant naturaliste et théorique de la santé est bien d’éviter l’arbitraire des taxinomies médicales et des jugements qui déterminent qui est malade.

Tristram Engelhardt, connu pour ses travaux en bioéthique, défend de son côté une définition pragmatique et clinique et propose de remplacer le concept de maladie par « problème clinique».

Pour une philosophie de la médecine aujourd'hui


Si les relations entre philosophie et médecine sont anciennes, la philosophie de la médecine comme discipline à part entière est récente et cherche encore sa définition entre bioéthique et philosophie de la biologie.

Avec l'invention de la bioéthique, les années 1970 ont marqué un renouveau des relations entre médecine et philosophie morale : les possibilités de transformation du vivant ouvertes par la recherche biomédicale rompent avec une philosophie traditionnelle de la médecine qui aurait pour fonction de rétablir la santé et à travers elle un ordre naturel. De la naissance à la mort, la définition de la personne humaine doit être repensée dans le cadre des progrès techniques et des nouveaux usages qu'ils engendrent, qui interviennent dans des sociétés où ne règne plus de consensus moral. L'ampleur de la réflexion bioéthique la rend nécessairement interdisciplinaire, et la philosophie s’y confronte à des approches sociologiques, juridiques, psychologiques, anthropologiques, religieuses…

Au 20e siècle, la philosophie de la médecine s’est intéressée à l’analyse des concepts, particulièrement ambigus, de maladie et de santé. La maladie est-elle une réalité subjective (illness), naturelle (disease) ou encore sociale (sickness) ? Les concepts de normal et de pathologique sont-ils arbitraires, historiquement relatifs, ou reposent-ils sur l’observation d’une nature de la maladie ? Une définition générale en est-elle possible ?

La philosophie de la biologie interroge également les relations de la médecine et de la science. L’Evidence-Based Medicine ou « médecine fondée sur les faits prouvés » exige une démarche rigoureusement scientifique qui exclue tout recours à l'intuition, et repose la question du statut de la médecine : art ou science ?

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Cette exposition a été réalisée à l'occasion de la Fête de la science.

Droits :






Le service ICAP de l’université Lyon 1 a réalisé la majeure partie des reproductions de cette exposition ainsi que les animations flash. Les mentions légales pour toute utilisation de ces reproductions sont les suivantes :

Photos : ©Nadine Beysseriat-Sandra Giguet : Service ICAP UCBL

 

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